Pascal Théry, Secrétaire de l’association du Jubilé de la Vendée
Les Vendéens se sont battus pour Dieu et le roi. Beaucoup ont tout donné, y compris leur vie. L’ancienne devise de la Vendée, « Utrique Fidelis », reprise par l’association ARLV, initiatrice du Jubilé, exprime cet idéal, fidèle aux deux, à Dieu et au roi.
Ce 2 septembre, à deux pas de la Chapelle du Souvenir, reliquaire demandé par la Duchesse d’Angoulême pour garder la mémoire du sacrifice des anciens des Guerres de Vendée, au cours de la grand- messe, par les paroles et les gestes du prêtre, Dom Louis-Marie, le Christ, fils de Dieu et Dieu lui-même, est descendu par sa Présence Réelle sur la « colline inspirée » de la Vendée.
Au premier rang, face au prêtre, face au Dieu présent, le Prince Louis, la princesse Marie- Marguerite, son épouse, la princesse Eugénie, et les princes Louis, Alphonse et Henri. Premiers représentants de la Duchesse d’Angoulême, et de son père Louis XVI. Premiers descendant de Louis XIV, ils incarnent la branche aînée des Bourbons. Ils sont montés vers la chapelle, comme en pèlerinage, pour rendre hommage au courage du « peuple de géants » fidèle à son Roi.
Sur le Mont des Alouettes un double message
Face à l’effondrement tragique de l’Empire Romain, symbole séculaire de l’ordre, l’Eglise, par l’évêque Rémi, consacre la France « Fille ainée » lors du baptême de Clovis qui devint le chef du premier pays chrétien. Par la suite, au cours de l’histoire, dans les heures les plus critiques, c’est toujours autour de son chef légitime que notre pays a pu renaître, fort d’un pouvoir confirmé par l’onction de l’Eglise.
La montée du moine et du Prince sur la colline a reproduit symboliquement une union ancestrale, gardienne de notre civilisation. C’est là le premier message reçu par l’assistance, et adressé à tous les Français de bonne volonté. L’histoire ne s’arrête pas, elle continue, vivante. Nous n’avons pas fini de méditer la portée de cet événement.
Mais un deuxième message, tout aussi important, est adressé au prince et à sa famille, tout particulièrement aux enfants de France. Montés sur scène à l’appel de Marie-Thérèse, Madame Royale, pour l’Hommage à la France, ils ont reçu les présents venus du fond de notre histoire, délivrés devant un peuple de Vendéens de souche ou de cœur. La colombe du baptême de Clovis par Saint Rémi, l’épée de Saint Louis, symbole de la force au service de la justice, l’étendard de Sainte Jeanne d’Arc : « Dieu premier servi ». Puis le panache de Charette : « Rien ne se perd, jamais ! ». Un message simple leur est adressé, la France ne vous oublie pas, vous attend, vous restez dans nos cœurs.
L’Eglise, source de civilisation
Le père Jean Paul Argouarc’h a succédé au Père Albert Revet comme prieur de la Sainte-Croix de Riaumont, communauté oblate de Fontgombault. Le père Revet, prêtre du diocèse d’Arras, partant il y a plus de 60 ans d’une simple cabane en planches, crée un village recevant des centaines d’enfants en difficulté confiés par la justice, leur apportant l’éducation bienveillante qui leur manquait.
Puis il établit une communauté religieuse pour répondre à la demande du père Sevin : fonder un ordre scout. Aujourd’hui, la communauté avec trois groupes scouts et des milliers d’anciens rayonne sur toute une jeunesse.
Dom Louis-Marie de Geyer d’Orth est fils de Dom Gérard Calvet. Il y a 53 ans, celui-ci quitte son monastère pour conserver la règle bénédictine stricte et la liturgie tridentine. Il s’installe dans un prieuré en ruine à Bédoin, petit village de Provence. Des débuts épiques, des caravanes faisant office de cellules à roulettes… Puis une abbaye à construire. L’allocation réglementaire d’explosif ne suffit pas pour creuser le roc. Qu’importe, un moine, titulaire de sept licences en science, dont une de chimie, préparera l’explosif nécessaire à partir de produits du commerce. Les entrailles de la terre sont forcées pour établir la crypte, puis pour édifier au-dessus l’abbatiale qui aujourd’hui envoie des nouvelles fondations, rayonne sur la chrétienté, et élève les hommes vers Dieu.
Aujourd’hui c’est encore vers les monastères que bon nombre d’âmes en recherche vont étancher leur soif, sous les voûtes immuables, emplies du chant grégorien. « Sicut cervus…, comme le cerf languit après les sources d’eaux… ». L’Eglise, par des évêques courageux, par des saints prêtres, par des moines bâtisseurs, a toujours été la source morale et spirituelle nécessaire pour le relèvement de la civilisation chrétienne.
Le Jubilé de la Vendée, passeur de l’histoire
Les familles sont sources d’éternelle jeunesse, de promesses pour l’avenir, car elles engendrent des enfants. Au Jubilé, nous étions à l’ombre des fils spirituels de la famille bénédictine, et des fils princiers de la famille de nos rois. Nous étions bien. Charette proclamait : « Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu ! ».
Par le Jubilé, nous avons accompli une simple continuité. Passeur de l’histoire, nous avons voulu faire vivre l’idéal des anciens, l’esprit qui les animait, pour les présenter. En particulier aux jeunes générations. Non pas comme un objet de mémoire, du passé, mais par la présence de dignes représentants, comme un témoignage actuel, vivant, qui ne s’éteindra jamais. Les moines continuent à faire entendre sur le monde un chant grégorien qui purifie les âmes. La descendance de Saint Louis se perpétue. Car la vie gagne toujours sur la mort. Depuis la résurrection du Christ nous en sommes persuadés.