Pascal Théry, Secrétaire de l’association du Jubilé de la Vendée
Le Jubilé de la Vendée a célébré les 200 ans de la Chapelle du Souvenir, Notre-Dame-de-Vendée, monument demandé par la duchesse d’Angoulême, Madame Royale, fille de Louis XVI, lors de son passage au Mont des Alouettes en septembre 1823.
Le 2 septembre dernier, en présentant au Prince Louis, duc d’Anjou, aîné des capétiens et premier parent de la duchesse d’Angoulême, la colombe apportée par l’évêque Rémy, nous avons voulu rappeler cet acte fondateur accompli par un homme de Dieu, certainement inspiré, qui en baptisant Clovis et ses guerriers consacrait ainsi le premier royaume chrétien. L’archevêque de Reims Hincmar au IXe siècle fait mention de cette colombe apportant la Sainte Ampoule contenant le chrême du sacre, relatant ainsi une longue tradition orale qui à ses yeux montre que « Dieu, donc, et Dieu seul fait le roi, avec l’aide visible de l’office sacerdotal ».
En présentant au Prince Louis l’épée apportée par Louis IX, Saint Louis, symbole de la force protectrice, nous avons voulu rappeler la valeur de ce roi qui par son élévation spirituelle renouvelait en quelque sorte le pacte conclu à Reims entre Dieu et les Francs. Le roi Louis entraîna par son exemple toute une chrétienté médiévale vers des hauteurs de foi et de charité, au service du bien commun, qui a donné le grand manteau blanc des cathédrales couvrant la France, véritable testament spirituel de pierres et de verre, symbole très modestement rappelé sur ce mont par cette Chapelle du Souvenir d’inspiration gothique.
En présentant au Prince Louis l’étendard apporté par Sainte Jeanne d’Arc, représentant le Christ assis dans les nuées, bénissant de la main droite et tenant le globe en main gauche, deux anges à genoux priant et présentant une fleur de lys, nous avons voulu rappeler que le Ciel pouvait se pencher sur la terre, d’une manière particulièrement délicate, en prenant une humble bergère afin de manifester à la fois le rôle nécessaire de la nature humaine qui accomplit son devoir, jusqu’au sacrifice, mais aussi la toute-puissance Divine qui donne la victoire.
Le Jubilé de la Vendée a ainsi pu réunir un grand nombre d’associations et de personnes pour honorer la mémoire de la duchesse d’Angoulême, pour célébrer la naissance de la Chapelle du Souvenir, témoin de la réconciliation d’un pays après des temps si tourmentés, pour prier pour la France par une magnifique liturgie desservie par un Père Abbé, et pour recevoir dignement le premier parent de la duchesse d’Angoulême, le duc d’Anjou, qui nous a fait la grande joie de venir avec sa famille. Nous avons pu les mettre à l’honneur au cours de la cérémonie « Hommage à la France », présentant ainsi aux yeux de la Vendée, « Province de l’Esprit », et de notre pays entier, une continuité historique riche d’avenir.
Quelles seront les conséquences de cette œuvre initiée par l’association ARLV ? Nous avons bataillé ferme, mais bien conscients que tout est dans les mains de la Providence. Dans un monde plein d’incertitudes, qui ne sait plus d’où il vient, nous avons affirmé qu’une permanence est possible.
Nous avons donné de l’espoir à beaucoup. Et dans tous les cas, nous avons certainement reçu les dignes représentants de la duchesse d’Angoulême avec panache !
En présentant au Prince Louis le fier panache remis par François Athanase Charette de la Contrie, nous avons voulu rappeler cette épopée héroïque au service du frère de Madame Royale, Louis XVII, fils du roi martyr. Manœuvrant courageusement dans la guerre et habilement dans les négociations, il mit toutes ses forces, sans réserve, pour tenter de restaurer le roi légitime et ainsi changer le cours de l’histoire. En chef résolu, il prit ainsi au sérieux l’exhortation de sa lointaine compagne de combat, Jeanne, qui proclamait devant ses juges de Poitiers : « En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire ».