Armand Bérart

C’est sur cette colline, surmontée de huit moulins dont les ailes permettaient aux insurgés vendéens de 1793 d’être avertis de la progression des troupes républicaines, que la duchesse d’Angoulême, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, la princesse rescapée de la prison du Temple, commanda la construction d’une chapelle lors de son voyage triomphal en 1823.

Cet édifice avait vocation à marquer la reconnaissance des Bourbons envers le sacrifice de ce petit peuple en sabots, issu de trois provinces, aux traditions et au mode de vie fort différents, mais unit dans une Foi profonde, héritée de leurs pères, ne formant plus aux yeux des générations futures qu’une seule province, celle que les historiens ont nommé « la Vendée militaire ».

En rappelant cet hommage aux vétérans de la « Grande guerre » de 1793, survenu il y a tout juste deux siècles, il ne s’agit nullement d’une manifestation de passéistes et de nostalgiques de temps révolus, qui tenteraient de faire revivre le souvenir d’une France qui n’existe plus. Le présent ne peut se vivre pleinement sans une connaissance des générations qui nous ont précédées, dont il est vital de conserver le souvenir. Tout comme n’importe quel être humain, un pays sans passé est un pays sans avenir qui se condamne à toujours répéter les mêmes erreurs que l’Histoire veut bien lui enseigner. Pour les éviter il faut avoir l’humilité d’être à l’écoute de notre histoire.